TransitionS
Présentation
Le projet de // Transitions porte sur les humanités numériques, associées aux digital methods, qui interrogent toutes les fonctions de la communication, qu’il s’agisse des pratiques de production de l’information, de sa matérialité sémio-discursive comme des modalités de sa réception.
Au sein de l’anthropocène ─ cette nouvelle définition du contexte pour lequel l’humain apparaît d’une part, comme son propre produit et d’autre part, comme le facteur principal de transformation d’un environnement qui n’est plus donné ou à transmettre ─, la transition socio-écologique des territoires détermine des pratiques innovatrices de recomposition de subjectivités individuelles et collectives. Ainsi la perspective d’une société data-centrée génère de nouvelles polémiques qui méritent d’être instruites. A l’heure d’une pensée mondialisante qui définit de nouvelles limites et possibilités, transition numérique et transition socio-écologique des territoires invitent en conséquence à une reterritorialisation des problématiques et des polémiques entre producteurs et récepteurs.
Thèmes de recherche
Savoirs : étude des interactions entre la production de connaissance scientifiques et la circulation des savoirs d’une part ; étude des conditions de transmission de ces savoirs au sein de l’Ecole et au sein du corps social plus globalement (communautés apprenantes par exemple)
Nouvelles dynamiques informationnelles : La transition numérique introduit de profondes modifications dans notre rapport à l’information. Des variations d’échelles permanentes entre les niveaux macro, méso et micro imposent une plasticité nouvelle à l’information dans la dynamique de constitution de l’opinion publique (empowerment). En modifiant la chaîne de production de l’information, l’utilisation de nouveaux outils induit également le traitement de nouvelles thématiques. Nos interrogations portent particulièrement sur la place des newsgames par exemple dans la production de l’information ; sur les liens entre journalisme, information et savoir ; enfin sur la formation des journalistes et sur leur statut.
Ecrilecture et apprentissage : L’activité scientifique se caractérise notamment par une activité de lecture-écriture au sens large : annotation, analyse, catégorisation, représentation, communication, diffusion… C’est bien par un travail répété de lecture et d’écriture que l’on acquiert les connaissances qui permettent l’intelligibilité du monde sensible. L’ « écrilecture » telle qu’elle est envisagée avec l’avènement de l’hypertexte sur le web modifie non seulement le cycle de production et de diffusion des résultats de la recherche, mais également nos schèmes cognitifs d’apprentissage. Cette transition interroge les littéracies nécessaires à la maîtrise des flux informationnels d’un ensemble hypertélique de dispositifs socio-techniques. Nos interrogations portent sur les modes de production et de diffusion des connaissances ; sur les compétences pour comprendre/appréhender les processus de production, diffusion et transmission des connaissances.
Médias : études des modifications des pratiques professionnelles d’information et de communication, analyse des discours d’acteurs, études des pratiques de réception
Médiation du sensible et territoires : études des interactions diverses entre journalistes, experts scientifiques, médiateurs et autres acteurs du territoire à partir de la circulation des énoncés, informations et données reliées ; ces interactions conduisant à s’interroger sur la place des usagers tant au sein des villes intelligentes que des parcs ainsi que sur une saisie sensible des territoires.
De la smart-city au smart-citizen : L’avènement de la société des datas constitue une révolution cognitive inégalement partagée. En outre les régimes sociotechniques développés ne prennent pas en compte le sujet une entité sensible. Nos interrogations portent sur les médiations du sensible par rapport aux territoires ; sur les usages des applications en contexte et sur les modifications induites sur les médiations (par exemple les modifications rapport patient/système de santé) ; et sur les populations invisibles (démocratie représentative et démocratie participative).